Synopsis
Terre aux milles nuances, le Maroc n’offre jamais le même visage. Un éventail chromatique dominé principalement par l’ocre, le blanc, le vert, le rouge et le bleu. Des couleurs qui véhiculent du sens, des histoires, une culture et agissent sur l’environnement et notre imaginaire. En cinq films, cette collection documentaire est une invitation au voyage et une expérience visuelle unique.
Le blanc commence au Maroc avec l’intense lumière solaire qui inonde les paysages et illumine maisons, mosquées et ruelles des médinas passées à la chaux. Couleur du sacré, le blanc s’incarne dans l’un des emblèmes du pays, objet de toutes les croyances, la cigogne blanche qui vole entre Afrique et Europe et qui vient nidifier dans une mystérieuse nécropole de Rabat.
Il y a aussi le blanc du prestige et de l’apparat, celui de la djellaba de laine fine la plus recherchée du pays que revêtent les dignitaires et qui se fabrique dans les montagnes du Moyen Atlas selon une tradition immuable.
La maison blanche sur la colline est devenue au fil du temps Casablanca, la plus grande métropole du Maghreb. Les façades blanches de son quartier historique attirent les amateurs d’architecture du monde entier.
Le blanc, symbole universel de pureté, c’est celui d’un vin élégant, élaboré dans un domaine de la région d’Essaouira par un amoureux des techniques les plus ancestrales et naturelles. C’est celui aussi des paysages dunaires inondés de soleil du Sahara ou de la lagune de Naïla, là où le blanc du désert vient se marier au bleu de l’océan.
Au Maroc, la couleur rouge se décline en d’infinies nuances, dans les paysages de canyons aux air de Far Ouest de Ouarzywood, jusqu’ au creux des oueds de la vallée de l’Ounila dominée par les architectures des kasbahs.
Dans le désert de Merzouga, le rouge affleure derrière chaque dune de sable, dans des paysages modelés par le vent et sculptés par le soleil. Il éclate, couleur vive et précieuse, dans les champs de safran ; l’or rouge de la région de Taliouine, au cœur de l’Atlas. Et ses pigments colorent les peaux du brun clair au rouge franc, dans une chorégraphie dédiée au corps et à la couleur, dans la médina de Fès, là où bat le rythme des tanneries.
Au Maroc, le rouge est la couleur de l’amour, de la passion, utilisée par les femmes pour maquiller les peaux des jeunes filles et tisser les tapis des futurs mariés. Il est aussi le symbole de la puissance et du feu, lors des courses de chevaux des cavaliers de Tborida dans la plaine de Tidrarine.
Couleur par excellence, le rouge inspire l’imaginaire, l’impalpable, le rêve. Il incite au voyage et pousse à la rencontre, dans des tableaux sans cesse renouvelés.
Au Maroc, l’ocre c’est la couleur de la roche, la couleur profonde de la terre du sud. C’est l’ocre des calcaires aux reliefs torturés, ce sont les falaises et les puissants massifs qui forment le Haut Atlas et ses impressionnantes formations géologiques. C’est dans ces décors ocres que les hommes chassent toujours les puissants cobras, les vipères à cornes et autres reptiles dangereux.
Aux portes du désert, à Mhamid, l’homme élève le dromadaire, cet animal au pelage ocre foncé, qui devient le temps d’une journée une bête de course.
L’ocre, c’est la couleur d’un mur, d’une muraille, d’un rempart… l’ocre, c’est la couleur entière comme Marrakech, la ville impériale et le cœur historique du Maroc. Le centre de Marrakech, fait de terre et de chaux, renferme sa folle médina, un dédale polychrome où s’exposent les merveilles de la ville.
Dans le sud profond, la terre ocre a permis une architecture rudimentaire faite de kasbah, de ksars et de maisons basses en pisé. Avec le temps, cet empire de terre tend à disparaître. Agadir Ouzrou, un village fortifié du XVIème siècle, qui vient d’être sauvé de la destruction, témoigne de cette fragile architecture qui défie le temps. L’ocre, c’est la couleur éternelle du Maroc, celles des régions désertiques du sud de ce pays.
Le vert, c’est le symbole de la nature et de la vie. Au Maroc, le vert c’est la forêt d’Ifrane, la plus belle forêt de cèdres de ce pays, là où vit en toute liberté le singe Magot. Dans cette forêt, l’habitat naturel de ces macaques est malheureusement convoité pour d’autres usages, entre les immenses troupeaux de moutons qui traversent ces vastes espaces boisés et l’exploitation commerciale du cèdre, un bois de très haute valeur.
Plus au sud, le vert est la couleur douce des grandes palmeraies qui s’étalent le long de la vallée du Drâa. Deux millions de palmiers font la subsistance de nombreuses familles qui vivent et travaillent ici. Cette plante aux fruits d’or cachent sous ses palmes ce qui était l’aliment essentiel des nomades et qui reste de tous les rituels dans la vie d’un marocain.
Le vert, c’est celui qui protège. À Tinzouline, une coopérative de femmes produit le henné naturel à partir de feuilles séchées. Pour ces femmes qui se nourrissent de croyances populaires, le henné vert est cette poudre magique qui les aide dans toute leur vie.
Dans le sud de la vallée du Drâa, à Tamgrout, les hommes ont jalousement conservé la couleur verte qui colore d’une manière typique une poterie rurale.
Mais le vert, c’est surtout la couleur de l’Islam et son plus digne représentant, c’est l’édifice religieux le plus haut du monde, l’étonnante mosquée Hassan II, érigée en partie sur la mer à Casablanca.
Bleu de l’infini et de l’évasion, bleu de la tradition ou bleu qui protège du mauvais œil, tous les bleus sont au Maroc. L’or bleu, nourricier, de la mer et de l’océan s’étale sur 3600 kms de côtes. A l’intérieur des terres, seul le bleu des lacs vient colorer les immenses étendues de roches et de sable et y apporte la vie. Quelquefois c’est l’homme qui dessine un désert plus enchanteur, comme dans l’Anti-Atlas, où un artiste a créé en altitude une œuvre bleue monumentale dans un paysage lunaire de granit sombre. Un autre artiste, le peintre Majorelle, a laissé son nom au bleu éclatant qui orne sa villa et son jardin extraordinaire au cœur de la ville rouge, Marrakech.
Au Maroc, le bleu fait partie de la tradition millénaire d’un artisanat qui étonne par sa richesse. Le bleu de Fès, tiré d’un minerai, est l’un des symboles de la plus ancienne médina du monde : les zelliges bleus, petites pièces taillées à la main viennent agrémenter les fontaines, les édifices et les palais ancestraux. Dans le nord, la ville de Chefchaouen, surnommée « la perle bleue du Maroc » voit les ruelles et les maisons de sa médina entièrement recouvertes d’un bleu indigo qui, à l’origine, servait à éloigner les mauvais esprits. A Taroudant c’est de bleu que se vêtent les femmes traditionnelles du groupe des Roudaniates : de maison en maison, elles apportent la fête et célèbrent la vie.
Fiche technique
En coproduction avec ARTE G.E.I.E
Distribué par ZED